Comité Départemental de Spéléologie du Jura

Fédération Française de Spéléologie

Hommage à Jean-Claude FRACHON

Par Jacques Rieu

Jean Claude appartient à cette famille des grandes figures marquantes de la Spéléologie française Sa capacité d'organisation et sa puissance de travail l'ont amené naturellement à coordonner les commissions " régaliennes " de la FFS (secours, EPS) et plongée. Et à porter l'image de la spéléologie française, à travers les congrès internationaux (UIS).

Ce souvenir sera évoqué, sans nul doute, par les Présidents et secrétaires généraux qui l'ont accompagné durant ce parcours fédéral.

Il aurait pu être pu être du premier cercle des créateurs de l'ANAR, au château de la renaissance à MEYRUEIS, en 1980 (Chassier, Bou, Hof, Bellonie, Sautereau de chaffe, Rieu, Brun, Propos, Duchéne)... il en est devenu vice-président en 1986, après les élections chez Pierrot Rias aux Berthonnets.

Claude Raynaud, ancien président de la Région Languedoc Roussillon, président émérite de la commission environnement s'est toujours plu à évoquer, avec amitié, sa grande capacité de travail. : " il appartient à cette catégorie véloce d'utilisateur de machines à écrire, il tape des 10 doigts, à une allure désespérante... son imagination... court sur le clavier.... Pour bâtir des fleuves de prose... ".

En ce qui me concerne, je garderai l'image de l'explorateur convivial et de haut niveau. J'ai eu la chance, dans le cadre des traversées organisées par les Anciens de la FFS, d'être à ses cotés lors de la traversée de la Coume ouarnède (organisation Duchéne), trou du Glaz- Bouchacourt (organisation Letrône) etc.... C'était un de ses personnages que l'on aurait aimé avoir en expédition. Toujours une histoire drôle à raconter, sur tel ou tel en train de pleurer dans une étroiture, sur tel fonctionnant à l'époque au Maxiton (hum) Alors que lui préférait un bon  " sauc' " et un bon verre de vin, plus en osmose avec la tradition du soleil.

Mais sous ces aspects de jovialité, l'homme restait d'une extrême vigilance à la progression de ses compagnons... le spit à revisser après quelques passages... le souffle court de l'ancien que l'on assiste avec une présence effacée.

C'est en suisse que nous avons connu tous les deux une expérience d'une haute intensité. Nos amis nous avaient concocté un programme dont ils ont toujours le secret ; Mariant utilement exploration, gastronomie, visite du pays. En raison du mauvais temps, nous nous sommes retrouvés à 4 devant ce gouffre drainant une certaine quantité d'eau Après la descente d'un petit puits, je me retrouvais avec Jean Claude sur un pallier exiguë pendant qu'un ami descendait un second puits. Tout d'un coup, un bruit sinistre bien caractéristique, coupa court notre discussion.

Dans un mouvement synchrone, nous nous projetions avec nos poignées respectives sur la corde venant du haut en demandant à notre collègue de remonter rapidement... sans poser de questions. Pendant ce temps, une masse rocheuse de plusieurs tonnes se mettaient en mouvement vers " le fond ", avec des craquèlements de distorsion de plus en plus inquiétants... L'accident fut sans doute évité, par la rapidité d'exécution. Et ce fut avec un soulagement vivement exprimé que nous accueillîmes... le dernier des mohicans... en faisant sauter rapidement le lien avec la masse rocheuse... en perdition. De retour en surface, toutes les dispositions furent prises pour la fermeture et des spécialistes en explosifs, mirent tin à cette guillotine inopinée. Pendant longtemps, avec jean Claude, nous avons évoqué ce moment fort.

Jean Claude appartient à la légende, nul doute que de nombreux spéléos, tels les troubadours du moven âge se plairont à raconter la chanson de geste, d'un personnage d'exception

Ce sera la meilleure façon de faire vivre le souvenir....

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