Comité Départemental de Spéléologie du Jura

Fédération Française de Spéléologie

Hommage à Jean-Claude FRACHON

Par Bernard Bordier

C'est en 2003, en Bourgogne, au cours de la réunion ANAR que j'ai vu Jean-Claude Frachon pour la dernière fois. Notre précédente rencontre datait d'une dizaine d'années, très exactement du congrès de Budapest  et de son beau Danube… (air connu !). Le soir de la croisière, sur le bateau qui nous ramenait à Budapest nous avions évoqué nos souvenirs communs puis discuté de tout et de rien…

En Bourgogne, chez Nicky, cette fois encore tout comme en Hongrie, nous avons reparlé de notre première rencontre et de sa suite…

Congrès de Périgueux - 1974. Nous attendions 300 congressistes mais, est-ce la situation géographique, le programme, ou plus probablement la " guerre "  FFS - EFS qui faisait rage et ne pouvait se terminer que par une empoignade sur le terrain (le sang va couler, des têtes vont tomber, il faut voir ça !), il en était venu  " 800… environ ", c'est-à-dire 500 de plus que prévu.

Et ce qui est formidable, c'est que sur ces  " 800… toujours environ ", un seul avait tenu des propos désagréables et injustifiés. Devinez qui ? Jean-Claude Frachon évidemment. Devant le palais des Congrès, légèrement penché en avant, le doigt accusateur pointé sur ma poitrine, il m'avait martelé, plutôt que dit, combien l'organisation était déplorable, les responsables nuls et bien d'autres choses encore que je n'ose pas dire (air également connu !). Son accusation : il était arrivé hier vers 23 h ou minuit et il n'y avait personne pour l'accueillir !

J'avais bien essayé de répliquer en arrondissant les angles, je ne faisais pas le poids. Même l'une de mes dernières phrases, toujours conciliante : " tu verras le jour où tu organiseras un congrès que ce n'est pas facile " m'avait attiré cette réflexion cinglante et définitive " moi je ne suis pas con, je n'en organiserai jamais ".

J'en voulais terriblement à Frachon et comme, entre autres qualités, je suis susceptible et un brin rancunier, l'occasion de régler ce compte se présenta quelques mois plus tard. Candidat à la direction de la commission plongée, sa nomination était soumise au vote des conseillers. La séance s'étant prolongée, Paul Courbon dû partir avant la fin et me  donna son pouvoir sans consignes de vote particulières sauf en ce qui concerne la plongée " Tu feras ce que tu voudras, mais si j'étais resté j'aurai voté Frachon ". Cruel dilemme ! J'ai hésité, c'est sûr !  Et, finalement, j'ai remis un bulletin pour, un bulletin contre et la Frach' a été élu avec une voix d'avance !

Par la suite, rencontres et courrier nous ont permis de faire connaissance et de sympathiser. Et avec la même force et la même vigueur qu'à Périgueux, Jean-Claude m'a apporté un soutien efficace dans l'aventure Spelunca, n'hésitant pas à prendre position " haut et clair " pour (selon son expression) le " p'tit père Bordier " ! Bien sûr, là, j'ai apprécié !!

C'est ce qui lui permettait de me dire en Bourgogne, sur fond d'asperges sauvages (oh ! combien délicieuses !), et en se marrant " J'avais été salaud à Périgueux, mais avoue que je me suis racheté par la suite ! ".

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