Comité Départemental de Spéléologie du Jura

Fédération Française de Spéléologie

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Hommage à Jean-Claude FRACHON

 A Jean-Claude, CDS-Infos n°202, décembre 2005

A Jean-Claude…

Comment parler au passé d'un ami dont on n'a toujours pas admis la disparition ? J'ai toujours l'impression qu'il va surgir derrière mon épaule et s'exclamer " Hé ! faut pas m'enterrer aussi vite ; quelle drôle d'idée de me croire mort !! "

Il m'est bien difficile d'aligner ces mots car cela équivaut à entériner, accepter ce départ si brutal et si douloureux. Quel vide, quel gouffre d'un seul coup ! C'est que le personnage tenait sa place…

Il fut d'abord Monsieur Frachon ; et toute impressionnée que j'étais à l'époque par ce grand personnage de la spéléologie locale, je n'osais franchir le seuil de sa porte. Oui, je préférais attendre dans la voiture (véridique !).

Monsieur Frachon devint Jean-Claude Frachon, puis Frach' (Le Frach', chez nous). J'étais moins intimidée mais toujours très admirative, je me permettais même quelques remarques perfides, trouvant immanquablement le répondant attendu… Ce fut le début de mon implication au sein du CDS. Le Frach' devint alors " le Papy ". La section féminine du GRS Besain (encore jeunotte) venait de trouver une nouvelle appellation, plus affectueuse que moqueuse, et qui allait le qualifier durablement (voir la rubrique " Papy raconte " dans CDS Info).  Que d'aventures spéléologiques et de fiestas vécues ensemble, dans le Jura, le Vercors, la Chartreuse… où la joie de découvrir des cavités nouvelles s'associait toujours à une quantité de connaissances délivrées par notre aîné, le tout étant ponctué de soirées mémorables " à la santé du capitaine Paf " ! Que de récits d'explorations en première, d'anecdotes captivantes à ces occasions !

Mon implication dans le CDS se doubla bientôt d'une envie d'œuvrer au sein du spéléo-secours. Et très vite, au niveau national. C'est là surtout que j'ai pu apprécier les grandes qualités de notre " Frachon national " : qualités d'organisation, de rigueur, de pertinence toujours, dans la gestion des secours et du SSF en général. Efficacité, rapidité de travail, grandes connaissances sur tous les aspects de la pratique spéléologique, tels sont les mots qui me viennent à l'esprit quand je repense à cette période intense. Il y avait aussi les colères, les coups de gueules, …à faire trembler les murs (ou les parois). Qui mieux que lui, alors, faisait " résonner les voûtes " ?

C'est aussi à cette époque, et toujours grâce à Jean-Claude que nous eûmes l'occasion d'exporter les techniques et l'esprit SSF à l'étranger, en particulier au Liban (à leur demande). La visite du pays peu après la guerre, les relations avec les spéléos libanais, la formation technique que nous avons pu leur apporter, constituèrent une expérience inoubliable. D'avoir eu la chance de faire partie de cette petite équipe française, je le dois à Jean-Claude…

Les circonstances de la vie (la naissance de mon fils) m'obligèrent à un net ralentissement des activités spéléologiques.

Et Papy Frachon devint " Parrain ". Parrain du fils, parrain de la mère, parrain de la nounou et de ses enfants… un homme qui compte, quoi ! et sur lequel je savais pouvoir compter sans aucun doute. Même si nos relations étaient un peu plus distantes dans le temps, elles restaient très étroites. Et les retrouvailles étaient toujours gaies, chaleureuses, animées, la preuve en est ces photos que j'ai pu retrouver laborieusement et où il est bien difficile de capter un Jean-Claude sérieux, sans grimace et sans verre à la main !

Il est parti beaucoup trop tôt, nous laissant complètement abasourdis et désemparés, tellement tristes…, avec cette impression de vide impossible à combler.

Adieu mon parrain, mon ami !

Pascale Lafosse

 

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